Mes inspirations

par | 23 Juin 2018 | Inspiration | 0 commentaires

elmore-leonard

Je crois que tout auteur est aussi un lecteur que d’autres auteurs ont su envoûter de leurs histoires et de leurs mots. En tout cas je le suis.

Jeune j’ai toujours été passionné par la science-fiction. Les premiers auteurs qui me servirent d’inspiration furent donc des écrivains fertiles créant de vastes mondes imaginaires loin de nos contrées et devant transmettre cet imaginaire à travers des intrigues mettant en scène des principes complexes.

Ma première source fut le prolifique Isaac Asimov. Ayant à cœur d’être toujours clair et précis pour son public – il était aussi vulgarisateur scientifique – il déroulait un style sans arabesque et souvent jugé simple (ses détracteurs diront pauvre). Je crois que je préfèrais ses nouvelles à ses romans et j’ai gardé ce goût pour les chutes surprenantes mais toujours logiques. Un amour de jeunesse ? Je vous laisse néanmoins deux de ses citations toujours d’actualité :

Si la connaissance crée parfois des problèmes, ce n’est pas l’ignorance qui permet de les résoudre.

Il existe aux États-Unis, depuis toujours, un culte de l’ignorance. L’anti-intellectualisme a été un fil conducteur qui serpente à travers notre vie politique et culturelle, nourrie par la fausse idée que la démocratie signifie que «mon ignorance vaut autant que vos connaissances».

Un autre auteur que j’apprécie pour son traitement de personnages ordinaires vivant des histoires extraordinaires est Robert Heinlein. Heinlein a une vision très libérale (au sens politique) du futur et a su prédire longtemps à l’avance que ce serait les sociétés privées qui prendrait le relais pour démocratiser l’accès à l’espace quand les grandes nations s’en détourneraient progressivement (vous avez dit SpaceX ?). C’était aussi un auteur qui savait inclure des détails techniques précis rendant ses histoires réalistes.

Mais lorsque j’ai commencé à écrire plus sérieusement c’est William Gibson, le pape du cyberespace, auteur du Neuromancien et Compte zéro qui me passionna à la fois pour sa vision du futur à la Blade Runner et son style âpre, difficile mais si puissant aux rythmes bien particuliers. Voici deux extraits du Neuromacien :

La Cité de la nuit était comme une expérience folle de darwinisme social, conçue par un chercheur las, le pouce pressé en permanence sur la touche d’avance rapide. Vous cessiez de trafiquer et vous couliez sans laisser de trace, mais que vous avanciez un peu trop vite et vous brisiez la fragile tension superficielle du marché noir ; d’un côté comme de l’autre, vous étiez largué, et ne restait de vous que quelque vague souvenir dans l’esprit d’un vieux meuble comme Ratz, même si votre cœur, vos poumons ou vos reins pouvaient éventuellement survivre dans les cuves des cliniques au profit de quelque étranger pourvu de nouveaux yens.

Le cyberspace. Une hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par de dizaines de millions d’opérateurs, dans tous les pays, par des gosses auxquels on enseigne les concepts mathématiques… Une représentation graphique de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain. Une complexité impensable. Des traits de lumière disposés dans le non-espace de l’esprit, des amas et des constellations de données. Comme les lumières des villes dans le lointain…

Pour compléter le tableau, Elmore Léonard célèbre auteur de western et de polar aux dialogues si efficaces s’invita à ma liste et il trône en entête de cet article (au cas où vous ne le connaîtriez pas). On lui doit les livres à l’origine des films 3h10 pour Yuma ou Jackie Brown sans oublier une de mes séries préférées : justified. Il me paraît bien présomptueux d’obtenir les mêmes répliques que lui, mais parfois j’essaie. Il a établi une série de dix règles pour écrire – les anglosaxons sont très friands des top 10 – dont voici la liste :

1. Ne commencez jamais un livre par des considérations météorologiques

2. Évitez les prologues

3. Pour les dialogues, n’utilisez jamais d’autre verbe que « dire »

4. N’utilisez jamais d’adverbe pour modifier le verbe « dire » 

5. Sachez contrôler vos points d’exclamation

6. N’utilisez jamais les mots « soudain » ou l’expression « l’enfer se déchaîna »

7. N’utilisez les dialectes et les patois qu’avec parcimonie 

8. Évitez les descriptions détaillées de vos personnages 

9. Ne vous embarquez pas dans des descriptions détaillées des lieux et des choses 

10. Essayez d’éliminer la partie que les lecteurs sauteront. 

Et il ajouta : Si ça ressemble à de l’écrit, alors je réécris

Si vous voulez lire les règles complètes, parcourez cet article : https://grandeursrvitude.wordpress.com/2015/08/29/les-dix-regles-decriture-delmore-leonard/

La plupart de ces auteurs ont écrit des nouvelles, chassant les mots inutiles et les élucubrations d’auteurs qui s’imposent face à leurs personnages. J’espère arriver avec le temps arriver à m’inspirer complètement de leurs écrits.

Pour finir ce post, je vous laisse un extrait vidéo de la superbe série Justified :

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Nicolas Delalondre

Auteur auto-édité, aimant la science-fiction et la vie de cowboy.

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